Les droits des travailleurs ne sont pas à mettre à la benne
- septembre 29, 2021
- by
- Jérémy Bacchi
La Loi de 2019 sur la transformation de la fonction publique, pour laquelle l’ensemble des parlementaires communistes a voté contre, impose le passage aux 35 heures dans tous les services avant le 01 janvier 2022.
Dans tous les services et de manière complétement uniforme sans aucune prise en considération de la très grande diversité des missions et des tâches des agents de la fonction publique.
De l’agent d’accueil, au cadre supérieur jusqu’au rippeur accroché à l’arrière de son camion benne, comment a-t-on pu imaginer un mode unique pour des conditions de travail aussi diversifiées ?
Encore une énième illustration de la manière de gouverner le pays par le Président jupitérien qui impose sa volonté sans concertation avec les principaux intéressés, coupé de la réalité sociale des françaises et des français.
Une nouvelle attaque dans les droits et les acquis légitimes des travailleurs de la fonction publique. Des travailleurs soucieux de remplir leurs missions et garants de la qualité du service public sur l’ensemble du territoire.
Certains exécutifs de collectivités s’engouffrent dans cette brèche ouverte, sous couvert d’obligation légale, pour remettre gravement en cause des équilibres établis de longue date grâce au dialogue social entre leurs directions et les organisations syndicales.
Cela n’est pas digne. Surtout après la grave crise sanitaire dont nous commençons tout juste à sortir et au cours de laquelle les agents publics, souvent en première ligne, n’ont pas ménagé leurs efforts ni compté leurs heures au service de la population et notamment des plus fragiles.
Alors oui, cette grève aurait pu être évitée par plus de dialogue, par plus de souplesse dans l’application de la loi pour la rendre compatible avec la réalité des conditions de travail.
Oui cette grève est dure à vivre au premier rang pour les habitants. Oui elle rajoute des difficultés supplémentaires à leur quotidien déjà impacté par la hausse du coût de la vie, de l’énergie, le mal logement et les déplacements.
Mais j’invite tous les administrés à bien prendre en considération la pénibilité de la collecte des déchets, une tâche éprouvante et même porteuse de risques professionnels aggravés.
C’est sur la base de cette évidence qu’il est important d’appliquer un taux de pénibilité de 20%. Taux qui correspond aux difficultés réelles subies par les agents.
Une réduction du temps de travail dont les modalités d’application pourraient prendre de multiples formes et se définir dans un cadre de discussion apaisé.
Il est donc plus qu’urgent d’ouvrir de vraies négociations avec l’ensemble des parties prenantes
Le Président de la République, fossoyeur des droits des travailleurs, doit revenir le 15 octobre, à Marseille.
Ses habitants ne peuvent attendre cette date pour qu’une solution soit trouvée.
Nous ne devons pas tomber dans le piège du pourrissement de la situation et du clivage avec les agents légitimement en grève pour défendre leurs droits et un service public de qualité. J’assure à l’ensemble des agents de la métropole Aix-Marseille-Provence, tout mon soutien et toute ma disponibilité pour les accompagner dans leurs revendications légitimes.